Le bureau d’étude Ecosphère a inventorié les formations végétales, les espèces remarquables d’oiseaux, de chauve-souris, et tous les autres enjeux du milieu naturel en présence, afin d’orienter le choix des implantations d’éoliennes et l’aménagement des équipements annexes (poste de livraison, chemin d’accès, etc.). Les données observées ont été recueillies à l’occasion de nombreuses investigations de terrain sur un cycle complet de reproduction.
Analyse des enjeux écologiques
L’analyse préalable des enjeux écologiques constitue une démarche nécessaire d’anticipation des enjeux environnementaux. Le bureau d’étude Ecosphère a été missionné par les porteurs du projet pour réaliser l’état initial et l’analyse des impacts sur l’environnement.
Cette analyse préalable vise à recueillir les éléments de connaissance sur les aires d’études immédiates, rapprochées et éloignées en conformité avec les lignes directrices nationales sur la séquence « Éviter, Réduire et si nécessaire, Compenser ».
Les associations naturalistes La Pie Verte Bio 77 et France Nature Environnement Seine-et-Marne ont été associées durant toute la phase d’étude. Ces deux acteurs du territoire qui disposent d’une très bonne connaissance des enjeux locaux ont mis à disposition leurs bases de données. Leurs recommandations ont été intégrées dans l’analyse.
L’aire d’étude immédiate n’est directement concernée par aucune zone écologique protégée par la réglementation sur les milieux naturels, aucune zone Natura 2000 ni aucune zone d’inventaire du patrimoine naturel. Situé à une dizaine de kilomètres des vallées de l’Essonne et du Loing, le projet est localisé à distance des espaces d’intérêt écologique.
Les habitats de l’aire d’étude ne présentent aucun enjeu écologique, les enjeux floristiques apparaissent faibles (et ponctuellement moyens). Les problématiques locales concernent principalement les espèces ornithologiques des milieux agricoles et en déclin à l’échelle régionale (Busard cendré, Busard Saint-Martin, Cochevis huppé, Bruant proyer, OEdicnème criard…). et les 9 espèces de chauves-souris détectées sur l’aire d’étude rapprochée.
Pour les oiseaux :
- Les risques de collisions sont considérés de négligeables à faibles hormis pour deux espèces en nidification : le Busard cendré et le Faucon crécerelle
- Les risques de perturbation des territoires seront négligeables à faibles à l’exception des espèces de Busards (impact de niveau « fort » pour le Busard cendré et Saint-Martin) nicheuses localement et de niveau potentiellement moyen pour l’OEdicnème criard dont le ou les couple(s) potentiellement nicheur(s) à proximité des travaux risque(nt) d’être dérangés.
Pour les chauves-souris :
Aucune chauve-souris n’est susceptible d’être impactée directement en phase travaux par la destruction directe d’un gîte ou par l’abandon de celui-ci à cause d’un dérangement trop important.
- Les impacts sur les espèces potentiellement sensibles à la perturbation des territoires de chasse et route de vol seront localement négligeables sur leurs populations et ne seront pas de nature à remettre en cause le bon accomplissement de leur cycle biologique.
- Les risques de collision sont globalement « assez fort » en juin, août et septembre ; « moyen » en octobre et « faible » à « négligeable » aux autres périodes mais uniquement significatifs pour les espèces de haut vol :
- « Moyen » tout au long de la période d’activité pour la Noctule commune et la Pipistrelle commune ;
- « Faible » tout au long de la période d’activité pour la Noctule de Leisler et la Pipistrelle de Nathusius et en période de parturition pour la Sérotine commune ;
- « Négligeable » pour les deux autres espèces (Pipistrelle de Kuhl et Pipistrelle pygmée).
1 espèce menacée, avec un statut «vulnérable» :
– La Fumeterre de Vaillant
2 espèces avec un statut «quasi-menacée» :
– Le Chénopode fétide, et
– Le Cynoglosse officinale
Diversité faible liée à une diversité en habitats faible, et une occupation importante du site par des parcelles agricoles.
Nidification de 4 espèces à enjeu :
– Le Busard cendré
– Le Busard Saint-Martin – L’Oedicnème criard
– La Caille des blés
La localisation des territoires change annuellement en fonction de l’assolement.
Un micro d’écoute en altitude est installé sur le mât de mesure, afin d’obtenir davantage de données sur la présence de chauve-souris et leurs déplacements sur la zone.
Des mesures pour éviter, réduire, compenser
Mesures d'évitement
Parmi les 2 espèces de Busard à enjeu située dans l’aire d’étude immédiate, il s’agit principalement d’éviter les périodes et les sites de nidifications de ces espèces en phase de chantier. Le chantier sera ainsi organisé en dehors de la période mars-juillet.
Mesures de réduction
- en phase travaux :
- suivi et gestion écologique du chantier ;
- nature des empierrements et remblais de composition chimique proche ou identique que le substrat géologique local ;
- contrôle de la dissémination d’espèces végétales exotiques envahissantes ;
- période de travaux en faveur de l’avifaune.
- en phase d’exploitation :
- entretien des plateformes ;
- gestion des pratiques culturales aux abords en accord avec les exploitants agricoles ;
- limitation et gestion des éclairages nocturnes (hors balisage aérien) ;
- bridage des éoliennes en cas d’impacts bruts non négligeables ;
- suivi comportemental des busards.
Une régulation des éoliennes dès la première année de mise en service pour pallier à l’impact brut estimé sur la population de chiroptères est préconisée par Ecosphère. La pertinence de cette mesure sera par ailleurs vérifiée par l’exploitant une à deux fois par an entre avril et octobre grâce à un suivi environnemental sur les premières années d’exploitation du parc éolien. Un suivi comportemental des busards sera réalisé par l’association La Pie Verte Bio 77 pendant les cinq premières années d’exploitation du parc.
Mesures compensatoires
Les conclusions de l’état initial ne font apparaître aucune mesure compensatoire au sens strict d’une compensation d’un impact ou enjeu fort.
Mesures d'accompagnement
- Parallèlement au suivi comportemental des busards, une sensibilisation des agriculteurs locaux sur les busards nicheurs sera proposée afin d’aboutir à des conventions d’action mutuelle bénéficiant à la préservation des nids.
- Création de haies végétales favorisant notamment les sites de reproduction, d’alimentation et de refuge à de nombreuses espèces d’oiseaux et de chiroptères.
- Création et maintien d’une friche en jachère de 1 ha en dehors de l’aire d’étude rapprochée (au delà de 500 m de la ZIP)