En France, les émissions sonores des éoliennes sont très réglementées. Les éoliennes émettent un bruit de fond, dû à des vibrations mécaniques entre les composants de l’éolienne et au souffle du vent dans les pales. À 500 mètres de distance (distance légale minimale entre une éolienne et une habitation), ce bruit est généralement inférieur à 35 décibels : c’est moins qu’une conversation à voix basse.
Le tableau ci-dessous précise les valeurs d’émergence sonore maximale admissible, fixées en niveaux globaux. Ces valeurs sont à respecter pour les niveaux sonores en zones à émergence réglementées lorsque le seuil de niveau ambiant est dépassé :
Le bruit résiduel a été mesuré par un bureau d’étude spécialisé entre le 1er mars et le 27 mars 2018, au droit des habitations les plus proches (8 points d’écoute au total). Les niveaux acoustiques ont été corrélés aux vitesses et directions de vent, enregistrés sur la même période.
Le bruit global produit par une éolienne est la résultante de plusieurs sources :
- le bruit mécanique né de la machinerie installée dans la nacelle (roulement de pitch, roulement de nacelle, arbres…) ;
- le bruit aérodynamique, fruit d’une part du frottement de l’air sur les pales et d’autre part de la différence de pression générée lors du passage des pales devant le mat.
La contribution du bruit mécanique tend aujourd’hui à se réduire en raison des progrès apportés à l’isolation des équipements à l’intérieur de la nacelle.
L’étude acoustique a été réalisée par le bureau d’étude Venathec. Elle suit la démarche suivante :
- Mesure sur site du bruit résiduel (c’est le bruit initial sans le parc éolien) au niveau des habitations les plus proches.
- Modélisation informatique du bruit ambiant (c’est le bruit obtenu en tenant compte des émissions sonores des éoliennes, de leur propagation dans l’environnement, pour chaque période (diurne et nocturne) et tous les régimes de vent.
- Détermination de l’émergence acoustique (c’est la différence entre le bruit ambiant et le bruit résiduel).
- Contrôle de la conformité avec les seuils d’émergence réglementaires en vigueur. Les parcs éoliens sont soumis au régime des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Leurs émissions sonores sont réglementées par les arrêtés du 26 août 2011 et du 22 juin 2020.
L’analyse des niveaux sonores mesurés in situ, combinée à la modélisation du site, a permis de mettre en évidence les éléments suivants :- Les niveaux de bruit calculés sur le périmètre de mesure ne révèlent aucun dépassement des seuils réglementaires définis par l’arrêté du 26 août 2011 (70 dBA en période diurne, 60 dBA en période nocturne) ;
- L’analyse des niveaux en bandes de tiers d’octave n’a révélé aucune tonalité marquée ;
- Les risques de dépassement des seuils réglementaires sont faibles en période diurne mais en période nocturne, des dépassements de quelques décibels sont attendus pour certains régimes de vent :
- dépassements de 0,5 à 3 dBA au droit de 5 habitations pour les vents de 5 à 6 m/s de secteur sud-ouest ;
- dépassements de 0,5 à 2,5 dBA au droit de 3 habitations pour les vents de 5 m/s de secteur nord-est.
Compte tenu des incertitudes sur le mesurage et les calculs, il sera nécessaire, après installation du parc, de réaliser des mesures acoustiques pour s’assurer de la conformité du site par rapport à la réglementation en vigueur.
Afin de pallier aux émergences potentielles identifiées dans l’étude pré-implantation et en cas de confirmation suite à l’étude post-implantation, un bridage des éoliennes sur les périodes concernées sera mis en place afin d’assurer une émergence dans la limite des seuils réglementaires.